premiers pas en Guyane 2
La route est sympathique, j’ne vois pas grand-chose puisque je suis dans le sac à dos Quechua de Tom. A ce que j’entends, ils ont l’air de trouver les paysages mignons. On dépasse Kourou, on fait une grande pause à 60 kilomètres de notre arrivée, Maurice n’est pas pressé, eux, SI !!! Moi, je côtoie un ticket de E.Leclerc de Clichy, il a l’air cool mais il ne parle pas beaucoup. Ca ne l’a même pas fait bouger quand j’lui ai dit qu’il y avait écrit « boite de Nesquick :::::::>>> 3.49 Euros » sur son front, HihiHahahouHou, j’pense qu’il est un peu bêbête…
Nous arrivons enfin à destination, Nom d’un chienpanzé ! Mon cœur en polyester en avait ras la banane. Il fait nuit, le décalage horaire les a tous assommés. Nous afourgonnissons devant une petite villa appelée « Villa Jasmin ». Nous faisons la connaissance de Kariine. C’est une cool locataire (HihiHahahouHou) qui demeure dans ce lieu depuis trois semaines. Tous, plus curieux les uns que les autres, l’assoiffent de questions sur l’hôpital, le climat, la population, la villa en elle-même….. Mélanie l'interroge sur le côté pratique de la collocation. Tom, lui, lui demande s’il y a des serpents et si la nourriture est bonne. Elle répond agréablement oui pour les deux questions. J’l’aime bien Kariine… C’est l’assistante sociale de l’hosto.
Ils ont faim, Thibeut et Tom sortent découvrir leur nouvelle ville à la recherche d’un petit truc à manger. Après 500 mètres de marche, ils rencontrent deux prostituées tout à fait crackantes de l’autre côté de la rue. Voilà leur première marche dans la ville. Les voilà de retour à la maison, ils n’ont rien trouvé, les filles font à manger puis tout le monde va se coucher.
Après m’avoir sorti du sac à dos, je me retrouve dans la chambre numéro 4 accompagné des deux voyageurs. Elle est petite, le ventilateur fonctionne bien mais il n’y a pas la climatisation contrairement à la numéro 2. La première nuit est longue. Ils se demandent ce qu’ils font là, dans une ville sombre, cynique, perdue à l’autre bout du monde…
Au réveil, grande surprise, la villa donne sur une piscine découverte d’aspect propre. Ils vont s’y baigner pendant que moi, je protège les vêtements et l’ordinateur.
Sortis du bain, ils partent rencontrer le lieu de leur nouveau boulot.
Nom d’un chienpanzé !!! Dans quoi est ce qu’ils se sont embarqués ??? L’hôpital ne paye pas de mine au premier regard, son vieux bâtiment est vétuste, classé patrimoine historique donc intouchable.
Nous rencontrons désormais Madame Alponce qui est chargée de s’occuper de notre logement puis d’autres détails administratifs. Elle est sympa, elle prend son temps, vraiment tout son temps…
Ah ! Un jeune homme se présente devant son bureau, il semble avoir la trentaine, guyanais, souriant avec une voix légèrement cassée. Madame Alponce nous le présente, c’est le chef de service des urgences (j’apprendrai par téléyéti plus tard qu’il était plus vieux que ça finalement).
Une petite pluie s’installe, quelques cordes tombent sur le cou des voyageurs, elle ne dure que douze secondes. Ici, il ne pleut jamais très longtemps.
L’administratif réglé, il ne nous reste plus qu’à aller nous faire bronzer le museau à la piscine de la villa. J’ai hâte de pouvoir me baigner !!!
« Mélanie, il est où Doudz ?
Je suis là, je suis là, je suis là !!!! Allez, emmène-moi au soleil !!!
-Je sais pas, regarde dans le sac.
Mais je ne suis pas dans l’sac, j’suis sur le canapé !!!!, PSSSSSTTTT, regardez moi au lieu de me passer devant !
-J’aurais bien fait une photo avec lui au bord de l’eau, comme si il allait prendre un bain, c’est une bonne idée nan ?
Mais oui c’est une bonne idée !!! Là là là là là là, ch’ui là, ouvre tes yeux !!!
-Bon, j’le trouve pas, tant pis, go ! »
Alors là, il m’a déclaré la guerre ! C'est pas parce que je suis petit qu'il faille me prendre pour un nain bécile! J'boude, j’reste seul, au milieu du salon, proche d’une télé des années 1988 qui ne fonctionne pas, mon œil droit est fixé contre le briquet de Kariine et mon gauche entraperçoit la cuisine. J’m’amuse assez, les fourmis montent sur la table pour y prendre le sucre, elles sont vraiment bien organisées, un lézard est cramponné au mur et quelques moustiques discutaillent avec une araignée à 2m13 au nord est de l’évier. Ils sont plus bavards que mon ami Leclerc, j’aimerais tant pouvoir parler à quelqu’un... (C’est à ce moment précis que j’ai décidé de créer un blog)
Tom, en s’asseyant avec sa bière sur le canapé m’a écrasé la patte droite. Au moins, il m’a retrouvé et n’a pas abandonné l’idée de la photo mais la nuit se lève, le jour se couche, les lumières s’allument, les magasins ferment, les scooters se font entendre, les bébés dorment, il n’est que 21h30 et tout le monde va au dodo. Ma photo, j'l'aurai demain!
« Sérieux, qu’est ce qu’on fait ici ? J’ai déjà envie de rentrer.
-Hep, si au bout du deuxième jour tu baisses les bras, ça va être quoi dans une semaine ? Parce que c’est hors de question qu’on rentre maintenant ! »
Mouais…. Là-dessus, il a raison le monstre. Il faut qu’elle voie du paysage la petite, faut pas qu’elle se décourage après 48heures de Guyane, il faut lui changer les idées parce que là, c’est mal parti !
J’vais faire un petit truc pour les aider… Woooop, Téléyéti avec un ami Bonobo, Fougi ! Fougi est un ami de Tom, il l’appelle et Mélanie rigole. C’est le déclenchement de toute une série de coups de fil qui va rendre le sourire à madame. HihiHahahouhou, je suis content de moi ! J’ai la banane !
